Le transport aérien français risque le « crash »

Un rapport parlementaire souligne la nécessité de définir une politique aéroportuaire claire alors que les aéroports français seront saturés d’ici à 2035.

A quel horizon le « crash » du transport aérien français aura-t-il lieu ? C’est le titre accrocheur du rapport du groupe d’études parlementaire « politique aéroportuaire » que présentait ce matin à l’Assemblée nationale Jean-Pierre Blazy, député-maire PS de Gonesse, ville voisine de Roissy-CDG.

Après avoir auditionné les principaux acteurs du transport aérien, les parlementaires ont dégagé quelques grandes lignes et fustigé l’absence de stratégie gouvernementale. Ainsi, au début des années 2000 a été abandonné le projet de troisième aéroport parisien (prévu à Chaulnes en Picardie). Plus récemment, l’Etat s’est révélé incapable de prendre une décision pour le transfert de l’aéroport de Nantes à Notre-Dame-des-Landes.

Une saturation du système aéroportuaire annoncée

« L’absence d’anticipation du devenir du système aéroportuaire national et parisien est aujourd’hui plus qu’hier préjudiciable pour le pays si l’on considère 2035 comme horizon de saturation des plates-formes existantes », indique le rapport, qui pointe aussi le manque de capacités du contrôle aérien face au nombre de mouvements d’avions attendus.

« La possibilité d’un « crash » du transport aérien français existe si l’on reste dans cette imprévision et si rien n’est fait pour anticiper la saturation annoncée du système aéroportuaire dans son ensemble », est-il souligné, faute de prospective. Parmi les recommandations des parlementaires (qui rejoignent souvent celles du rapport Le Roux demandé par le gouvernement mais resté quasiment lettre morte), on peut citer :

– Elaborer un schéma aéroportuaire national fondé sur des hypothèses de trafic pour les grands aéroports français et en déduire un programme d’actions adapté entre l’offre et la demande aéroportuaire.

– Formaliser une stratégie de développement des aéroports décentralisés et des infrastructures associées, en recherchant des synergies d’exploitation entre plates-formes de province géographiquement proches ; idem à l’échelle du grand Bassin Parisien entre les aéroports parisiens Paris-CDG, Paris-Orly et les aéroports secondaires (Vatry, Châteauroux, Beauvais).

– Réexaminer les projets d’investissements dans une logique d’intermodalité, en mettant en cohérence les acteurs des transports ferroviaires et aérien.

– Sur le volet social, mettre fin aux pratiques de dumping social et fiscal (compagnies low cost) et sécuriser le droit du travail.

– Assurer l’équilibre entre les intérêts propres aux gestionnaires d’aéroports (Paris Aéroport et sociétés aéroportuaires) et ceux propres aux compagnies aériennes notamment par la régulation de la fiscalité, taxes et redevances (redevance d’atterrissage, redevance de stationnement et redevance par passager).

 

source : http://www.tourhebdo.com/actualites/detail/98524/le-transport-aerien-francais-risque-le-crash.html

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